De l'histoire de l'ethnomusicologie de la France au site "Les Réveillées"
Du projet à sa réalisation
Le musée national des arts et traditions populaires (MNATP ou les ATP, Paris) et le centre d'ethnologie française (CEF), son laboratoire de recherche intégré, dédié à l’ethnographie puis à l'ethnologie de la France, ont été les initiateurs de l’ethnomusicologie du domaine français et francophone. Attachées toute leur carrière à ce "musée-laboratoire", deux chercheuses CNRS, Claude Dubois, dite Claudie Marcel-Dubois (1913-1989), et Marie-Marguerite Pichonnet, dite Maguy Andral ou Pichonnet-Andral (1922-2004), se sont rendues presque chaque année sur le terrain, entre 1939 et 1984, pour engranger sans relâche données sonores, photographiques et textuelles, et collecter des instruments de musique pour documenter les pratiques musicales qu'elles étudiaient et enrichir les collections du musée.
En savoir plus...
L’évaluation de ce "moment ATP", succédant à l'époque des folkloristes du 19e siècle et précédant le mouvement du folk revival des années 1970, ce moment fondateur - même s’il a aussi suscité la controverse -, a d’abord été au cœur d’un programme de recherche, de 2013 à 2016, hébergé par le Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (Lahic, équipe de l'Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, UMR 8177, Centre national de la recherche scientifique - Ecole des hautes études en sciences sociales).
Ce programme intitulé "Sources, archives et histoire institutionnelle de l'ethnomusicologie de la France", porté par François Gasnault et Marie-Barbara Le Gonidec, respectivement conservateur du patrimoine et ingénieure d'études du ministère de la Culture, a ensuite donné naissance au projet d’édition en ligne d’archives ethnographiques multimédias que ce site concrétise.
A l’été 2016 ils ont répondu à un appel à projets lancé par la Communauté d’Universités et d’Établissements "Paris Sciences et Lettres" (PSL). Leur proposition fut de déployer une plate-forme de valorisation d’archives ethnographiques s’appuyant sur les enquêtes des deux ethnomusicologues du MNATP-CEF. La numérisation de leurs données de terrain par les deux grands établissements patrimoniaux qui les conservent actuellement, les Archives nationales et le Mucem, permettait en effet d'envisager une telle entreprise: celle de rendre accessibles et intelligibles ces matériaux d'enquête.
Baptisé Les Réveillées, en référence à ces chants de quête entonnés par des jeunes gens ou des enfants, la nuit ou aux petites heures du jour, durant la Semaine sainte ou le matin de Pâques, ce site offre deux voies d’accès aux énormes ressources documentaires qu’il mobilise :
- par une ou plusieurs des "Enquêtes" qui ont rythmé le travail des ethnomusicologues,
- ou en empruntant l’un des quatre "Parcours" thématiques proposés : Musiques des territoires, Instruments de musique populaires, Pratiques vocales, Danses et pratiques festives.
Les enquêtes
Les enquêtes que présente le site Les Réveillées sont au nombre de trente-six (voir "la définition du corpus" ici). Elles rassemblent la grande majorité de celles qu'a menées entre 1939 et 1984 Claudie Marcel-Dubois, responsable du service d'ethnomusicologie au sein du MNATP et du laboratoire de recherche qui lui a été rattaché. Le rythme comme l'ampleur des enquêtes, presque toutes menées avec son assistante Maguy Pichonnet-Andral, a pu connaître de fortes variations mais on retient d'abord une persévérance peu commune qui a permis de relancer et de mener à bonne fin une entreprise qui, pour autant, n'a jamais été énoncée sous la forme d'un programme précis.
Il est toutefois possible de repérer quelques fils conducteurs, aux trajectoires plus ou moins durables, parfois réactivées, qui se croisent ou se rejoignent pour enrichir le motif. Ils permettent de dégager sept groupes ou plutôt sept ensembles d’enquêtes, dont certains se recouvrent partiellement.
Dans l'ordre chronologique, viennent d’abord les enquêtes sur la Bretagne historique (à cinq départements) : il y en a neuf, de la mission de folklore musical en Basse-Bretagne de l’été 1939 à celle intitulée Brière 2, achevée en 1978. Entre les deux s’intercalent les enquêtes Chants de mariniers et de marins (1940, 1942), Concours de sonneurs de Quimper et Brière 1 (toutes deux menées en 1949), Île de Batz (1951-1953), Léon, Trégor, Pays de Saint-Brieuc et de Saint-Malo (1952-1953), Festival de cornemuses de Brest (1954) et Poullaouen-Langueux (1955).
Le voisinage de la Manche incite à rapprocher de ce groupe l’enquête menée en 1950 dans le Bocage virois et le Cotentin.
S’amorce ensuite, sous l’Occupation, une série de trois enquêtes monographiques, consacrées à un informateur unique, qui est aussi l’ultime représentant d’une tradition, à ce titre l’incarnation du "paradigme du dernier" cher à l'anthropologue Daniel Fabre: Euphrasie Pichon, chanteuse et conteuse berrichonne (1943-1948), Felix Van Eeckhoute pour les Chants au rommelpot (1954) et Jacques-Antoine Pajot, pour les luthiers de Jenzat et de la vallée de la Sioule (1959,1963).
La fin de la guerre donne le signal des enquêtes en pays de langue d’oc, qui sont fort nombreuses: elles parcourent successivement la Haute-Loire (1946), les Pyrénées occitanes (1950, 1956), le Var montagnard et côtier, par deux fois (Provence 1 en 1953-1955 et Provence 2 en 1970), le Ségala aveyronnais puis le Béarn et la vallée d'Ossau en 1963, l’Aubrac (1963-1967) et les Landes (1965-1966) avant de s’achever au Carnaval de Limoux (1970). Une dixième enquête se situe aux confins de cette aire culturelle, celle menée en 1963 en Catalogne-Nord, dans le Roussillon et la Cerdagne.
Les observations sur les pratiques vocales et instrumentales des Basques commencent peu après, en 1947 (Pays Basque 1), et sont actualisées à au moins deux reprises : en 1958, avec le concours de bertsulari de Paris, et en 1973 (Pays Basque 2).
La thématique féconde des concours et des festivals, déjà abordée avec les enquêtes bretonnes (Quimper, 1949 ; Brest, 1954) et basques (Paris, 1958), est traitée de façon exclusive dans deux enquêtes du début des années 1950 : le concours de vielles et cornemuses de St-Amand-Montrond (1950) et le festival mondial de danses et chants folkloriques de Biarritz (1953).
Les trois incursions en Bourgogne et en Lorraine sont spécialement fructueuses : d’abord monothématiques, en portant tour à tour sur un instrument, l’Épinette des Vosges (1953-1957), puis sur le chant lié au vignoble et au vin (Corpeau-Beaune, 1954), elles élargissent la focale à tout le champ de l’anthropologie avec la recherche collective sur le Châtillonnais (1967-1968).
Enfin, dans une dernière séquence de quinze ans (1970-1984), les terrains enquêtés sont principalement – et résolument – situés outremer et/ou dans des pays étrangers où le français est parlé ou reste au moins une langue chantée : Îles anglo-normandes (1970) , Caraïbes francophones (1971, 1976, 1978-1980, 1982-1983, 1984), vallées alpines francophones (1972, 1973) et Mascareignes (1978).
Les Parcours thématiques
Si les ethnomusicologues du musée des arts et traditions populaires ont arpenté durant plus de quarante ans les terrains ethnographiques, c’est nécessairement parce que leur recherche s’adossait à des axes structurants dont la pertinence et la fécondité avaient été éprouvées. Avec le recul, on peut en effet identifier quatre thématiques principales se dégageant de cet énorme travail d’observation, qui balisent autant de parcours de découverte dans des paysages sonores "réveillés".
1 - MUSIQUES DES TERRITOIRES
Reportées sur la carte, les données ethnographiques que "Les Réveillées" rendent accessibles se déploient dans 22 territoires d’envergure spatiale très variable, situés en majorité dans des zones rurales, montagnardes ou insulaires, conservatoires supposés de ces archaïsmes traqués à une époque où il était inconcevable qu’ils fussent fantasmés.
Treize de ces territoires attestent de l’emprise persistante – ou de l’irrésistible attraction – de la toponymie d’Ancien Régime puisque le recours à des noms de provinces (Anjou, Auvergne, Berry-Bourbonnais, Bourgogne, Bretagne, Dauphiné, Gascogne, Languedoc, Limousin, Lorraine, Normandie, Provence, Rouergue) s’est imposé comme l’option la plus pertinente. Vient ensuite un deuxième groupe de quatre territoires où les réalités linguistiques enjambent les limites étatiques (Catalogne-Nord, Pays basque Nord, Caraïbes, Mascareignes). Quatre autres sont intégralement situés hors de France métropolitaine quoique dans son immédiate périphérie (Flandres, îles Anglo-Normandes, Suisse Romande, Val d’Aoste). Les "Pyrénées occitanes" qui ferment le ban n’appartiennent pas au vocabulaire des ethnomusicologues et guère davantage à celui des géographes mais la locution a paru la moins inadaptée pour réunir dans une seule appellation les vallées de la chaîne méridionale situées entre les aires culturelles catalanophone, à l’est, et bascophone à l’ouest.
La "carte" comporte aussi des zones blanches. Celle affectant la fraction centrale de la façade atlantique (Aunis, Saintonge, Poitou) et l’Amérique du Nord francophone présente un caractère temporaire, dans l’attente de la mise en ligne du projet Francoralité. Mais les autres persisteront et résultent des impasses, plus ou moins délibérées, des enquêtrices : elles concernent, hormis les Vosges de l’épinette éponyme, le quart nord-est de la métropole, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie et toute l’Afrique francophone, cette dernière étant, il est vrai, le terrain d’élection des ethnomusicologues du musée de l’Homme.
2 - INSTRUMENTS DE MUSIQUES POPULAIRES
Les différents articles réunis dans ce parcours révèlent la pratique de nombreux instruments représentatifs de toutes les familles : instruments à vent, soufflés ou mis à tournoyer dans l’air (flûte, rhombe), à cordes frappées ou frottées (cithare, violon), à membrane (tambour) ou à corps rigide percuté, secoué, raclé (triangle, grelot, crécelle). Certains sont qualifiés d’objets sonores plutôt que d’instrument à proprement parler, comme ceux que l’on destine aux animaux (cloches et sonnailles pastorales), aux rites carnavalesque ou charivarique (tambour à friction), mais aussi ceux dont jouent les enfants (martelets).
Certains de ces instruments, musicaux ou sonores, témoignent de la persistance de rites extrêmement anciens (comme le rhombe attesté au paléolithique) dont le sens s’est perdu alors que l’usage a perduré en empruntant d’autres fonctions ; d’autres plus récents et d’abord joués dans l’intimité des salons bourgeois ont été introduits dans les milieux populaires (accordéon) où ils ont détrôné des instruments pourtant très ancrés dans la pratique (cornemuse) ; certains servent à communiquer (tambour du garde-champêtre, cloche d’église), d’autres possèdent une vocation directement récréative (vielle à roue).
Les musiciens qui en jouent ne sont jamais anonymes mais connus voire reconnus dans leur communauté. Ils peuvent jouer seuls (violon) ou former un duo inséparables (bombarde-biniou) ; d’autres instruments sont nécessairement collectifs (fanfare). Ces musiciens sont principalement des hommes et l’exception (épinette) confirme la règle, les femmes étant plutôt chanteuses.
Les fabricants, là encore des hommes pour la plupart, ne sont pas (sauf peut-être dans certains cas, comme pour l’accordéon ou la vielle à roue) des professionnels de la facture instrumentale : c’est souvent le menuisier ou le tourneur sur bois qui réalise les instruments à la demande des joueurs sauf, et ce n’est pas si rare, quand ces derniers, agriculteurs, instituteurs, etc. savent les fabriquer, quand bien même l’instrument présente un certain niveau de complexité (violon, cabrette à soufflet).
Les articles de ce parcours abordent les différents aspects que l’on peut mettre en avant relatifs aux « instruments, instrumentistes et fabricants » tels qu’on les rencontre dans les archives sonores, visuelles, textuelles des 36 enquêtes ethnomusicologiques qui font l’objet de ce site.
3 - DANSES ET PRATIQUES FESTIVES
Le corpus des Réveillées comporte peu d’observations de danseurs, filmés à deux reprises seulement, et les relevés repérables dans les notes de terrain n’ont rien de systématique, ce qui peut s’expliquer en partie du fait de la division du travail, au sein du musée-laboratoire, avec les ethnochoréologues, Jean-Michel Guilcher et Francine Lancelot.
Néanmoins, les airs de danse tiennent une place considérable dans les musiques collectées. Leur multitude témoigne aussi de la coexistence de répertoires acclimatés au fil des générations comme du rythme ô combien inégal des renouvellements qui les ont affectés : le fonds ancien des branles reste sensible en Bretagne ou dans les Pyrénées ; la contredanse, ses avatars (quadrilles, rondeaux, congos) ou ses hybridations (bourrées) résistent voire dominent dans plus d’un territoire ; les danses de salon en couple fermé (la valse, la polka, la mazurka ou sa variante musette la java, la scottish) sont omniprésentes, en compétition à l’issue encore incertaine avec les danses "modernes" importées des Amériques (tango, two-step, jerk).
Complètent le "carnet de bal" quelques danses dont l'ancrage régional est revendiqué, quoiqu'elles sont fréquemment dérivées du ballet, via les instructeurs militaires du 19e siècle comme au Pays Basque, ou ont été forgées par les chorégraphes des groupes folkloriques.
Ces derniers se font beaucoup entendre dans les premiers reportages sonores que les enquêtrices consacrent aux fêtes, festivals et concours où les congés payés retrouvent leurs parents restés au pays. Assez vite, toutefois, elles plantent leurs micros dans des dispositifs festifs où la distinction entre acteurs et spectateurs n’a guère de sens : processions, retraite aux flambeaux, défilés du 14 juillet ou du 11 novembre, banquets, carnavals, quêtes enfantines, rituel de noce ou funéraire, toutes pratiques qui documentent le rôle des phénomènes sonores dans un fait social total, tels encore que la "pose des mais" bourguignonne ou le "sèrvis kabaré" du maloya réunionnais.
4 - PRATIQUES VOCALES
Mode d’expression essentiel et parfois exclusif pour qui ne maîtrise pas l’écrit (celui que Patrice Coirault, le connaisseur insurpassé de la chanson française de tradition orale, a désigné, sans intention péjorative, comme « l’inculte »), la voix tient la première place, et de loin, dans les données sonores auxquelles Les Réveillées donnent accès.
Mais le thème se prête à bien des variations, parfois inattendues...
Il y a d’abord les déclinaisons presque à l’infini du chant (chanson à danser, à écouter, à répondre, accompagnée, de noce, de quête, de rite calendaire, chant carnavalesque ou charivarique, de marins, de travail, enfantin, polyphonique, religieux, etc.), mais aussi les appels, déclamation modulée souvent employée pour commander aux animaux, les sifflements à la base du langage sifflé, naguère employé, par exemple, pour communiquer d’un versant de montagne à l’autre, en vallée d’Ossau ; il y a encore la voix parlée des conteuses, quoique à dose homéopathique car le conte populaire était du ressort d’autres chercheurs du musée des ATP, ainsi que les intonations modulées et scandées de l’improvisation, qu’illustrent les "bertsulari" basques ; il y a enfin la voix des informateurs, terme parfois glaçant du vocabulaire ethnographique mais qui résume mieux que tout autre le rôle de ceux qui répondent aux questions des enquêtrices, d’abord par des monosyllabes, puis, s’enhardissant, par des récits de vie et des témoignages sur les us et coutumes de leur communauté, autrefois ou au temps présent d’alors.
Les partenaires
Les partenaires dont l'appui a été déterminant sont, tout d'abord, les deux institutions patrimoniales qui conservent les archives de l'ancien musée national des arts et traditions populaires, à savoir les Archives nationales et le Mucem, musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
Avant même la mise à disposition des données, ils ont planifié et financé les campagnes de numérisation des originaux qui ont rendu possible leur mise en ligne.
Avec eux, c'est l'appui sans faille de l'administration centrale du ministère de la Culture qu'il faut saluer. En consentant à mettre à la disposition du CNRS deux de ses cadres scientifiques, François Gasnault et Marie-Barbara Le Gonidec, responsables du site "Les Réveillées", la Direction générale des patrimoines et de l'architecture (Département de la recherche, de la valorisation et du patrimoine culturel immatériel) a tout simplement permis que s'engage et que soit mené à bonne fin le travail d'édition scientifique et de diffusion que requéraient des ressources documentaires conservées par l'un de ses services à compétence nationale et par le dernier né du réseau des musées nationaux.
Sans le financement de PSL-Université et l'implication de l'EHESS, ce site n'existerait pas davantage.
Les laboratoires InVisu (uar 3103 CNRS-INHA) et Héritages (umr 9022 CNRS-Université Paris Cergy), partenaires du ministère de la Culture, en accueillant respectivement F. Gasnault et M.-B. Le Gonidec, ont fourni un double cadre institutionnel grâce auquel a pu se poursuivre le projet entrepris au LAHIC (Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture), alors composante de l’IIAC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain).
Ce site a également bénéficié du soutien de l'INSHS, l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.
D'autres partenaires, enfin, ont notablement contribué à l’enrichissement des métadonnées descriptives des archives sonores et textuelles: le Cirdoc, le COMDT et Dastum.
Remerciements
François Gasnault et Marie-Barbara Le Gonidec tiennent, en tant que responsables scientifiques du site "Les Réveillées", à exprimer leur gratitude aux personnes dont les noms suivent et qui y ont été associées ou ont contribué à sa réalisation ainsi qu'au travail sur la base de données Didomena. Ce sont, dans l'ordre alphabétique :
Anaïs Avossa
Marie-Laure Bachelerie-Gouverneur, Daniel Bernard, Marlène Belly, Marie Bidart, Laurent Bigot, Alice Billon, Caroline Bodolec, Maylis Bonnecase, Bénédicte Bonnemason, Robert Bouthillier, Laurence Brandi, Carmen Brando
Florian Cafiero, Marie-Charlotte Calafat, Jean-Jacques Castéret, Manuel Charpy, Jean-François Chassaing, Hélène Chaudoreille, Isabelle Chave, Christian Hottin, Alban Cogrel, Pascal Cordereix
Jean-Pierre Dalbéra, Yvon Davy, Romain Depla, Julie Deslondes, Joachim Dornbusch, Gwenn Drapier, Frédéric Dubois, Jean-François Dutertre (┼)
Noé Faure, Jean-Pascal Foucher
Chloé Gautier, Maxence Gévaudan, Véronique Ginouvès, Émilie Girard, Éva Guillorel, Chrystèle Guilloteau
Nancie Herbin, Romain Huret, Hélène Hutchinson, Jessica Huyghe
Michel Jacobson, Aude Julien da Cruz Lima
Christine Laurière, Hélène Le Roux, Françoise Lemaire, Rosine Lheureux, Pascal Liévaux, Bernard Lortat-Jacob
Jérôme Malois, Amandine Marteel, Roger Mason, Catherine Mérot, Vincent Morel
Florence Neveux, Marie-Alix Nicaise
Zoé Oliver
Solange Panis, Didier Perre, Catherine Perrier, Jérémy Pinto, Yann Potin
Elsa Rahmoun, Jean Raisky, Pascal Riviale, François Joseph Ruggiu
Sylvie Sagnes, Gwenaëlle Sarrat, Padrig Sicard, Joséphine Simonnot, Marine Sin Blima Barru
Fabienne Tiran, Christophe Toussaint, Anne-Marie Turcan-Verkerk
Kevin Vaissaud, Guillaume Veillet, Audrey Viault
Richard Walter, Thierry Wendling
Bruno Zeitoun.