Aubrac

Un éleveur et deux vaches ensonnaillées d'Aubrac, près du buron de Regambal Bas à St-Chély d'Apcher (Aveyron), 25 juin 1964 (cliché Pierre Soulier, Mucem Ph.1965.056.037)
Un éleveur et deux vaches ensonnaillées d'Aubrac, près du buron de Regambal Bas à St-Chély d'Apcher (Aveyron), 25 juin 1964 (cliché Pierre Soulier, Mucem Ph.1965.056.037)

Présentation

Pour Marcel-Dubois et Pichonnet-Andral, l’enquête Aubrac a été à tous égards une aventure hors norme. Elle s'inscrit dans le dispositif de la "Recherche coopérative sur programme" ou "RCP", conçu par Georges Henri Rivière et Corneille Jest pour appliquer les principes de la recherche interdisciplinaire sur un territoire situé aux confins de trois départements, l'Aveyron, le Cantal et la Lozère mais entretenant des liens très forts avec Paris par le biais d'une migration saisonnière attestée dès le 19e siècle. Il présentait de ce fait de fortes particularités économiques, sociales, culturelles et paysagères justifiant la mobilisation de chercheurs relevant de nombreuses spécialités. 
Pour mener à bien la contribution de l'ethnomusicologie, le département a pu recruter trois collaborateurs occasionnels au lieu d’un, ordinairement. Il a mené des échanges renforcés ou inédits avec des chercheurs d’autres spécialités (linguistique, littérature orale, zootechnie). Les chiffres sont éloquents: 42 jours de présence sur le terrain, au fil de sept "campagnes" en Aveyron, dans le Cantal et la Lozère, mais aussi à Paris et aux Lilas (Ile-de-France), près de deux cents informateurs rencontrés, un peu plus de 900 pièces musicales enregistrées, transcrites et classées méthodiquement. C’est enfin la seule enquête dont la publication des résultats a dépassé le format de l’article.
Pour autant les deux ethnomusicologues n’ont dévié ni de leur méthodologie ni de leurs thématiques de prédilection, mettant au contraire à profit l’opportunité de l’enquête collective pour approfondir leurs investigations.
Elles se sont intéressées à divers aspects de la vie musicale mais aussi aux phénomènes sonores qualifiés de "paramusique", comme ces quelques extraits en témoignent:
- chant (Nicole Mazet, de la Trinitat, dans le Cantal, chante Lou PastreMUS1964.036.658)
- fabrication et jeu des cornemuses cabrettes, à soufflet et à bouche (Jean Vigouroux, de Lacalm, Aveyron, MUS1964.036.060)
- interactions entre cet instrument et les accordéons diatonique et chromatique (Jean Pons et Casimir Blanchet, duo cabrette-accordéonMUS1964.036.080, ou en trio),
- répertoires, tant instrumentaux que chantés, d’un Aubrac perçu comme le "fief de la musique à trois temps",
- place de la musique et des pratiques sonores dans les fêtes calendaires (Carnaval, feux de la Saint-Jean d’été, MUS1964.036.338) et enfin,
- comportement acoustique des bovins face aux appels des éleveurs et aux cloches (MUS1964.036.005 et 023.
Marcel-Dubois et Andral ont aussi enquêté sur l'Aubrac à Paris, 
en se rendant dans un de ses hauts-lieux, La Galoche d’Aurillac, rue de Lappe, où toutes les semaines, des jeunes venaient apprendre la cabrette et rencontrer des cabrettaïres confirmés comme Pierre Ladonne, René Anglade et Guy Sérou  (MUS1967.034.003).

Données de l'enquête

La "RCP" Aubrac s'organise de la sorte:
- 1964, trois "campagnes" (mai, juin-juillet et octobre),
- 1965, une "campagne" en janvier et le premier terrain parisien,
- 1965, trois "campagnes" (février-mars, mai et octobre),
- 1967 (mai), terrain parisien.
Ces campagnes et terrains totalisent 977 fichiers d’archives sonores répartis en 3 collections: MUS1964.036, MUS1965.018 et MUS1967.034.

1.569 photographies ont été prises entre 1964 et 1967 (réparties en  8 collections inventoriées Ph.1964.100, Ph.1965.055, Ph.1965.056, Ph.1965.057, Ph.1965.060 et Ph.1965.061, 1968.046).

Le dossier d’archives textuelles (incluant 2 ensembles de photographies anciennes) est riche de 5.188 fichiers ventilés dans 124 dossiers relevant de 9 cotes (FRAN_0011_2013043_118 à 122, 124 à 127, et FRAN_0011_20130520_21).
Consulter le fonds d'archives sur Didόmena

Rédacteur: François Gasnault