Landes de Gascogne
Présentation
L’intérêt de Marcel-Dubois et de Pichonnet-Andral pour les Landes est en partie lié à l’implication de Rivière dans le projet d’écomusée de Marquèze et à la redécouverte de l’œuvre du folkloriste Félix Arnaudin (1844-1921). Aussi bien se relie-t-il aux recherches organologiques qu’elles mènent opiniâtrement sur les instruments de musique en matière végétale, tels ici les "calernets", sifflets en paille de seigle que fabriquait Gilbert Cleyroux (MUS1965.039.183).
L’enquête survient par ailleurs au moment où l'approche des chercheuses s’élargit à tout le champ de l’anthropologie, ce qui les conduit à davantage appréhender la fonction civique de la musique qu’incarnent les tambours de ville (MUS1966.040.176), les crieurs publics ou gardes champêtres comme François Glyaz (MUS1966.040.184) et les sociétés musicales, comme l’Harmonie d’Hagetmau (MUS1966.040.212) ou celle de Soustons (MUS1966.040.008). C'est précisément à l’occasion du lancement de cette enquête biennale qu’elles affichent leur ambition d’édifier le "corpus des musiques ethniques françaises".
Néanmoins la Grande Lande, avec son organisation sociale semi-communautaire structurée par le "quartier", parfois encore pourvu d’un musicien attitré, reste aussi appréhendée comme un isolat conservateur d’archaïsmes. En témoigneraient l’instrumentarium, avec la boha (prononcer bouh), la cornemuse landaise (MUS1965.039.212), la vielle à roue plate (jouée ici par François Mivielle interprétant un rondeau lors d’un repas de noces (MUS1965.039.315), le rhombe (MUS1965.039.350), ou encore les appeaux utilisés pour la chasse à la palombe (MUS1966.040.061).
L'enquête a enfin porté sur des pratiques vocales dont l'originalité ne pouvait qu'attirer l'attention de Marcel-Dubois et de Pichonnet-Andral, comme le chant nuptial improvisé, tel celui que Maria Garbay entonnait à la sortie de l’église (MUS1966.040.324), ou le "pohère", l’appel vocal des résiniers que remémore Camille Menaut en posant avec son écorçoir (MUS1965.039.351).